Sécularité, libéralisme et islamophobie : dépasser les dichotomies de la modernité

Par Wissam Xelka
Publié le 23 décembre 2024

Du 27 au 29 septembre 2024 se tenait à Montréal la quatrième Conférence Bandung du Nord sous la thématique « Pour une Internationale décoloniale, les subalternes du Nord parlent ! ». S’inscrivant dans l’esprit de la Conférence de Bandung de 1955, lorsqu’un groupe de pays nouvellement souverains ressent le besoin d’accélérer le processus d’indépendance des colonies restantes, l’événement a pour but d’organiser à l’internationational les mouvements décoloniaux dans les pays du Nord global. Nous publions ici l’intervention de Wissam Xelka dans le panel  intitulé « Sécularité, libéralisme et islamophobie : dépasser les dichotomies de la modernité ».

Dans de nombreuses sociétés modernes, la laïcité et le libéralisme sont souvent perçus comme des principes neutres et universels. Cependant, ces concepts dissimulent fréquemment des dynamiques de pouvoir qui perpétuent des systèmes d’oppression, notamment à travers l’islamophobie. Loin d’être un simple préjugé religieux, celle-ci s’inscrit dans des structures de domination plus vastes, en lien avec l’impérialisme, le colonialisme et la suprématie blanche. Ce panel explore l’interaction entre la sécularité, le libéralisme et l’islamophobie, en mettant en évidence comment ces notions sont mobilisées pour légitimer des formes d’exclusion et de violence, notamment à l’encontre des communautés musulmanes. En déconstruisant les fausses dichotomies héritées de la modernité, les intervenants proposeront des perspectives critiques pour dépasser ces systèmes de domination et envisager des alternatives véritablement émancipatrices.

Minette Carole Djamen Nganso

Avant de commencer cette intervention, je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’invitation qui m’a été faite de participer à ce Bandung, c’est pour moi un grand honneur ! Je suis en revanche désolé de ne pas être présent avec vous, pour des raisons autant personnelles que professionnelles, je n’ai malheureusement pas pu venir jusqu’à Montréal pour assister à ces trois jours, mais j’espère venir un jour, si Dieu veut.

Je suis donc invité à prendre la parole sur le panel « Sécularité, libéralisme et islamophobie ». J’aimerais donc, avant d’entrer dans le vif du sujet, préciser que je parle non pas en tant qu’universitaire expert de l’islamophobie, de la sécularité, du libéralisme, ou de même de l’islam – car, au fond, il est question ici de l’islam face à la modernité.

Je parle en tant que militant décolonial qui est aussi musulman. Mon propos est donc celui d’un militant politique évoluant dans un pays, la France, profondément islamophobe. Je voudrais donc traiter le sujet de manière politique, et interroger un courant récent de l’islam, qu’on pourrait appeler l’islam libéral, l’islam progressiste, ou même ce que certains appellent l’islam libéral, et le rôle latent et peut-être inconscient que joue cet islam libéral dans l’islamophobie ambiante.

Notons tout d’abord que les penseurs de cet islam dit « des lumières », qui a pour ambition de « réouvrir les portes de l’ijtihâd », et interrogeant des interprétations et pratiques islamiques qui semblent aller de soi ou qui sont devenues hégémoniques, viennent en grande majorité du Nord. Bien entendu, cela ne suffit en rien à disqualifier leurs analyses, d’ailleurs, mon intention n’est pas vraiment d’apporter une critique sur le fond de leur pensée, de la déconstruire ou d’en montrer les erreurs ou incohérences. Mais la provenance géographique de ces idées est à souligner, car elle dit quelque chose des logiques qui sous-tendent ces relectures. Elles ne viennent pas de nulle part. Si c’est dans le Nord que l’on voit une profusion de théologiens ou justes penseurs musulmans qui invitent à repenser l’islam à l’aune de la modernité, c’est que ça répond à certains intérêts, et notamment la volonté de répondre à ce qui peut paraître pour beaucoup comme une contradiction entre vivre son islamité et vivre dans l’occident moderne.

Pour autant, comme je l’ai déjà dit, je ne cherche pas à disqualifier cette production théorique. Bien au contraire, du strict point de vue de mes questionnements intellectuels, philosophiques et théologiques personnels, j’apprécie les lectures de certains de ces penseurs musulmans qui entendent revisiter et questionner ce qui peut paraître des certitudes dans les sources islamiques. Je pense ainsi directement à des auteurs comme, Omero Marongiu-Perria, Mohamed Bajrafil ou encore Ghaleb Bencheikh. Il existe chez ces auteurs des réflexions théologiques et un regard sur la spiritualité qui méritent qu’on s’y attarde.

Toutefois, ce que je voudrais interroger ici, ce sont les implications politiques de ce courant moderniste – l’adjectif ici n’étant pas particulièrement négatif, il souligne juste la volonté de ces penseurs de réfléchir à ce que signifie être musulman à notre époque, ou comment vivre son islamité aujourd’hui, ce qui est tout à fait louable.

Du point de vue politique, mes critiques sont de deux ordres. La première est que ces théories sont condamnées à rester dans la sphère universitaire ou alors à parler à une certaine élite culturelle musulmane, bien intégrée socialement, et ce, pour une simple raison : leurs penseurs rechignent à mener ardemment la lutte contre l’islamophobie qui sévit en France, alors que cette dernière se radicalise et devient un élément central de la fascisation du pouvoir. Comme d’habitude, c’est à travers une radicalisation raciste, ici islamophobe, que l’État rend normal un ordre autoritaire et liberticide.

Or, une bonne partie des penseurs de l’islam libéral se font très discrets sur la question du racisme qui touche les musulmans, voire adoptent des positions honteuses. C’est le cas notamment de Tareq Oubrou, grande figure de l’islam de France, apprécié par l’élite médiatique, qui, devant l’animosité dont sont victimes les musulmans en France, invitait ces derniers à, je cite, « adopter le comportement de prudence de l’animal qui, quand il pénètre un univers qu’il ne connaît pas, minimise ses mouvements et réduit prudemment sa visibilité pour ne pas s’exposer »… Une proposition tellement indigne que même le journaliste du Point, un journal pourtant dans la ligne islamophobe, demande si ce n’est pas une proposition humiliante pour les musulmans français qui risquent de se sentir comme des citoyens de seconde zone. Et si, ça l’est parfaitement.

Ainsi, comment espérer ne serait-ce qu’une seconde que les musulmans, qui vivent chaque jour une islamophobie de plus en plus décomplexée, qui voient leurs mosquées fermées, leurs imams expulsés, leur appartement perquisitionné, leurs filles renvoyées de l’école pour le port d’une robe longue, et leur religion insultée quasiment constamment dans la sphère politico-médiatique… bref, comment espérer que ces musulmans acculés de partout, au point de réfléchir à fuir la France, accordent une once d’intérêt à des analyses qui ne s’intéressent pas une seule seconde aux oppressions qu’ils vivent, voire même leur donnent une légitimité. Certes, nous pouvons légitimement nous inquiéter sur le succès de certaines lectures rigoristes – qui sont elles aussi des lectures particulièrement modernes, on en parlera plus tard –, mais il faut être particulièrement aveugle pour ne pas voir que les acteurs partageant ce type de lecture profitent, et jouent, de l’atmosphère islamophobe. Face à une France qui n’en finit plus de s’enfoncer dans le racisme et traite non seulement les musulmans comme des citoyens de seconde zone, mais aussi comme des ennemis de l’intérieur, rendant leur vie impossible, l’islam rigoriste devient pour beaucoup autant un symbole de résistance face à un occident perçu – et non à tort – comme particulièrement oppressif ; un refuge identitaire rassurant, permettant de se forger une dignité, un cadre de vie stable, partagé avec son environnement amical et familial, avec des valeurs vues comme naturelles et allant de soi devant un monde instable et en perdition morale.

Les acteurs de l’islam rigoriste n’hésitent ainsi pas une seule seconde pour jouer sur cette idée d’un islam – traditionnel, renouant avec les pratiques des pieux prédécesseurs – comme refuge face à un Occident débauché et oppressif. Ils prétendent ainsi lutter contre l’oppression islamophobe en leur présentant une porte de sortie : l’islam.

Les musulmans ne peuvent qu’être séduit davantage par cette perspective que celle de l’islam libéral qui, non seulement, entend requestionner leurs certitudes et leurs pratiques islamiques – ce qui, encore une fois, n’est pas fondamentalement mauvais – mais, en plus, ne disent rien, voir accompagne les campagnes islamophobes. Les penseurs musulmans libéraux sont perçus ainsi, rapidement, comme étant plus proches des islamophobes que des musulmans. « L’islam de France » que promeuvent certains d’entre eux, s’il n’est pas accompagné d’une critique radicale de l’islamophobie, ne peut se traduire autrement que par « l’islam du pays islamophobe », et donc un islam vidé de toute son islamité, si je puis dire, pour plaire aux islamophobes. Finalement, pour les musulmans, cet islam libéral apparaît rapidement comme une nouvelle machination de l’élite islamophobe pour vider l’islam de toute sa substance et désislamiser les musulmans. On comprend ainsi le peu d’intérêt, voire même le rejet violent qu’ils peuvent manifester à ces théories, les qualifiant d’innovations, voire de mécréances.

La deuxième critique politique sur cet islam libéral en contexte islamophobe découle du premier point. Il s’agit ici de questionner le rôle particulièrement perfide qu’il peut jouer dans l’islamophobie, lui donnant une forme de légitimité. Pour comprendre cette critique qui peut paraître plutôt sévère, il faut d’abord observer quelles sont les réceptions de cet islam « des Lumières », et auprès de quel public il connaît un bon accueil. La chose la plus étonnante avec l’islam libéral est que son promoteur et partisan premier, en tout cas majoritaire, se rencontre chez les non-musulmans, voire même, chez des gens qui ont une attitude relativement hostile ou une mauvaise opinion de l’islam.

Prenons le cas de Marianne, journal particulièrement connu en France pour son obsession islamophobe. Eh bien, sachez que, dans un article qui date de 2021, est publié sur Marianne un article élogieux à propos d’une mosquée ! On tombe des nues… Jusqu’à lire le titre, je cite : « Progressiste, militante et surtout discrète… Bienvenue à la «mosquée» LGBT de Marseille »… Le titre dit tout… « Progressiste », d’abord, comme point d’entrée – car, si depuis une dizaine d’années la France voit une montée fracassante de l’extrême-droite  et de ses idées réactionnaires, la vraie inquiétude est que les musulmans soient, eux, progressistes. « Militante », mais seulement si c’est dans le sens du « progressisme », et un progressisme au niveau des mœurs, nulle question ici, par exemple, d’appeler au soutien de la Palestine. Et enfin, « discrète ». Sans commentaire.

Permettez-moi de remercier les organisateurs, tout particulièrement Safa Chebbi, Rimel, Inès, Amira, Bouchera, Aïda, Malika, Amine, Etienne, Camille. Votre travail acharné, votre dévouement inébranlable, votre détermination à faire de cet événement une réalité, sont une source d’inspiration pour nous tous. Vous êtes un pilier dans ce combat, et nous te sommes tous immensément reconnaissants pour tout ce que tu as accompli. Grâce à toi et à ceux qui t’entourent, nous avons aujourd’hui cet espace pour discuter des enjeux qui touchent profondément nos communautés et nos luttes.

Cette mosquée, c’est celle de Ludovic-Mohamed Zahed, imam gay qui affirme que l’islam autorise le mariage gay – la aussi, je n’adresse aucun commentaire sur le fond – quasi inconnu de la grande majorité des musulmans de France, mais qui pourtant est apparaît de temps en temps dans les médias, l’un des imams préférés des non-musulmans, voire des islamophobes de gauche, devrais-je dire. On retrouve le même phénomène avec Kahina Balhoul, première imame femme de France – là aussi, aucun commentaire, je ne suis absolument pas qualifié pour juger du bienfondé théologique de ces questions. Il y a de quoi être perplexe devant leur succès relatif : inconnu ou peu appréciés chez la majorité, mais encensé chez ceux qui sont relativement hostiles à l’islam.

Il faut ainsi interroger le rôle qu’ils jouent, consciemment ou non, volontairement ou non, dans la légitimation de l’islamophobie. Car s’ils sont aussi appréciés par les non-musulmans aux relents islamophobes – ceux de gauche, en particulier – ce n’est pas parce que ça interroge leur rapport à la spiritualité et à l’islam, mais avant tout parce que les Kahina Balhoul ou Ludovic Mohamed Zahed réalisent leur rêve : un islam compatible avec la modernité occidentale, un islam compatible avec leurs certitudes idéologiques et philosophiques, un islam qui épouse parfaitement leurs convictions à eux, un Islam de France, de gauche, progressiste, avec lequel ils n’ont aucun mal à cohabiter, puisque toute contradiction est littéralement effacée, jusqu’à la question ô combien épineuse dans les trois monothéismes de l’homosexualité.

Mais si ça n’était que ça, à la rigueur, il n’y aurait pas de quoi vraiment s’indigner, au fond, l’islam est pluriel, il y a toujours eu une multitude d’interprétations possible et imaginable, et l’islam libéral n’est qu’une de plus. Ce qui pose problème, c’est la manière dont cela peut servir les politiques islamophobes, en contexte islamophobe, avec, rappelons-le, des penseurs qui ont bien du mal à s’engager frontalement contre l’islamophobie.

Comme je l’ai dit juste avant, cet islam libéral est bien reçu par les islamophobes, de gauche surtout, parce qu’il est vu comme l’islam compatible avec leur vision du monde. Mais ils ne s’arrêtent pas là, puisque pour eux, si un islam « progressiste et discret » est possible, alors les musulmans qui n’y adhèrent, font preuve d’une mauvaise volonté et, par contraste, leur caractère fortement réactionnaire voir dangereux. L’islam libéral sert de contraste, et permet de dissimuler l’islamophobie sous la fausse excuse d’une intolérance aux bigots réactionnaires – car ce n’est pas contre l’islam en lui-même qu’ils en ont, la preuve, ils apprécient Kahina Bahloul et Ludovic Mohamed-Zahed, mais contre cet islam bigot et bas du front contre lequel il faut lutter, car contraire aux valeurs de la République – une République qui, rappelons-le, se fascise de plus en plus.

Ainsi, l’islam libéral et la face positive et relativement acceptable de l’islam, celui qui peut s’intégrer, rejetant les Mahjoub Mahjoubi, Iquioussen, Mmadi Ahamada, trois imams expulsés, dans la sphère de l’islam qu’on peut légitiment rejeter, au nom de l’humanisme et du progrès.

Encore une fois, et pour terminer sur le dernier point de mon intervention, il ne s’agit nullement ici de remettre en question le fond théorique, théologique, des productions de l’islam libéral, je n’en aurais pas la compétence. Il s’agit plutôt d’interroger le rôle qu’il joue – de manière consciente ou non dans le contexte qui est le nôtre. De comprendre le rejet qu’il suscite chez une bonne partie des musulmans – usé par les discriminations, le succès qu’il rencontre chez pas mal d’islamophobes, et la manière dont il peut accompagner et donner une légitimité morale aux politiques islamophobes, servant à voiler le caractère raciste.

Toutefois, j’aurais malgré tout une remarque à faire sur le fond des productions de l’islam libérale qui, je le rappelle, nous viennent surtout des pays du Nord. Lorsque je lis ces productions, j’ai la sensation étrange, voire malaisante, d’avoir devant moi des intellectuels musulmans s’agiter dans tous les sens, se creusant la tête sans répit, et cherchant désespérément les arguments suffisants pour prouver aux occidentaux que, contrairement à ce qu’on voudrait faire croire, l’islam est compatible avec la Modernité capitaliste. Qu’il n’y a aucune contradiction avec le mode de vie occidental et ses valeurs et la pratique de l’islam. En somme, que nous aussi, musulmans, nous pouvons connaître les Lumières, le progrès et la Raison (avec un grand R).

Minette Carole Djamen Nganso

J’ai dit un malaise, parce que cet exercice, aussi louable soit-il pour certains, ne me paraît pas très utile. Première parce qu’il suffit d’avoir une lecture profane du fait religieux, dont de l’islam, pour constater qu’il n’existe pas un seul islam, mais qu’au contraire, il a pu apparaître sous des formes extrêmement diverses selon le temps et l’espace, connaissant même très tôt dans son histoire un courant voulant lié raison et religion, tout comme d’autres courants, tout aussi intéressants, ou la spiritualité n’a pas peur d’interroger ce que nous appelons la raison. Deuxièmement, parce que l’exemple le plus parfait de l’adaptation de l’islam à la Modernité capitaliste existe déjà, et il ne se trouve pas (seulement) du côté de l’islam libéral, mais aussi à son opposé, comme l’islam rigoriste. Quelle meilleure illustration que le Wahhabisme. Ses acteurs ont pu autant s’adapter aux nouveaux moyens de communication, qu’aux nouvelles formes de l’État moderne, ou à la nouvelle forme d’économie. L’Arabie Saoudite n’est-elle pas l’exemple parfait de l’adéquation d’un certain islam à la logique moderne capitaliste et à tous ses travers ? Car, n’oubliant pas que la Modernité ce n’est pas seulement le « progressisme » et les « libertés individuelles », c’est aussi, la réaction et le fascisme.

Enfin, troisièmement, et pour conclure, je pense que l’islam vaut mieux que ça. Que nous, musulmans, devrions garder en tête l’invitation de Fanon à « quitter cette Europe qui n’en finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre  », et à décoloniser aussi nos esprits et nos imaginaires. Autrement dit, plutôt que d’essayer de voir en quoi l’islam peut s’adapter à nos modes de vie actuels, à la modernité capitaliste, peut être devrions-nous prendre la question par l’autre bout et nous demander en quoi nos spiritualité, notre rapport à Dieu et aux êtres vivants, peuvent permettre plutôt de questionner cette modernité capitaliste et notre mode de vie. Prenons un cas pratique, concret et terre à terre :  la prière. Cas épineux pour beaucoup de musulmans vivant au Nord : comment accommoder le respect de l’obligation religieuse avec les impératifs professionnels dans nos sociétés actuelles, qui plus est dans les sociétés islamophobes. Des théologiens vont trouver des justifications pour rendre les règles plus souples afin que les musulmans puissent s’adapter. Et je n’ai pas de problème avec ça, ça répond à des inquiétudes légitimes, et à des contradictions qui dépasse ces individus, il est normal que ces derniers cherchent des aménagements.

Mais plutôt que de voir comment faire sa prière tout en ayant une vie professionnelle accomplie, une approche décoloniale nous conduirait plutôt à nous interroger sur l’emprise qu’à maintenant le capitalisme sur notre vie, sur la gestion capitaliste du temps, sur la manière dont celle-ci nous colonise, nous contrôle et nous ôte même la gestion de notre propre temps pour nous même et pour notre relation avec les autres, mais aussi avec Dieu – ce n’est quand même pas n’importe qui… Le capitalisme s’est tellement imposé qu’on en vient à devoir repousser, décaler, nos moments de méditation et de médiation avec l’Être suprême. Veut-on vraiment s’adapter à cela ?

Je termine là, merci à tous pour votre écoute, et à très vite. Si Dieu veut.

Communication présentée dans le cadre du Bandung du Nord 2024 à Montréal le 29 septembre dans le la panel intitulé Sécularité, libéralisme et islamophobie : dépasser les dichotomies de la modernité.

Les photos ont été prises par Minette Carole Djamen Nganso du Laboratoire d’art et de recherche décoloniaux (LabARD). 

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