06 Juil Les êtres humains ne sont pas jetables
Dépeupler les sites carcéraux pendant la pandémie de la COVID-19 et à perpétuité
Par ROBYN MAYNARD et JUSTIN PICHÉ
Publié le 6 juillet 2020
La crise de la COVID-19, comme l’ont souligné plusieurs, aura forcé le regard sur des milieux qu’on prétendait autrefois reclus. Les conditions exécrables dans les CHSLD (centres d’hébergement et de soins longue durée), les usines de transformation des aliments, les milieux agricoles, les refuges et les prisons étaient dorénavant visibles bien au-delà de la périphérie de ces milieux. On pouvait entre autres constater que les quartiers de ceux et celles qui y travaillent étaient plus durement touchés par la crise, et que ces mêmes populations recevaient des soins de santé en-deçà de ce qui était attendui. Pour répondre à la crise des prisons, à la fin du mois de mai, 6000 personnes avaient été libérées des prisons provinciales et territoriales. Mais, il va sans dire qu’une majorité des prisonnier·ère·s demeure détenue (à plus fort taux au Québec et dans les pénitenciers fédéraux) et demeure confrontée à des mesures terribles de gestion de crise allant jusqu’à l’isolement presque totalii. À la fin du mois de mai, 800 personnes emprisonnées à travers le Canada avaient contracté la COVID-19, et trois personnes étaient décédéesiii. Et, en date du 29 juin 2020, seulement 10,2 % de la population des pénitenciers fédéraux avait été testéiv. Ainsi, la crise est loin d’être finie et la mobilisation continue. Des manifestations de bruit sont organisées régulièrement pour entrer en communication avec les prisonnier·ère·s et briser leur isolementv. Les prisonnier·ère·s du Centre correctionnel du Centre-Est faisaient la grève de la faim le mois dernier pour l’amélioration de leurs conditions de détentionvi. Un peu partout, des rassemblements ont lieu pour revendiquer la régularisation de tou·te·s, et mettre fin à la détention des migrant·e·svii. De plus, les détenu·e·s continuent de rapporter leurs conditions de détention pour que les pressions sur les autorités persistentviii. Finalement, les soulèvements récents provoqués par la mort de George Floyd le 25 mai dernier et suivis partout à travers le monde pourront peut-être donner un souffle nouveau aux mouvements pour l’abolition de la prison, une partie intégrante des luttes contre le racisme, le colonialisme et l’impérialisme. – CMB
Au mois de mars 2020, lors d’une conférence de presse, Abdoul (pseudonyme) — un migrant d’origine sénégalaise détenu au Centre de surveillance de l’immigration à Laval — expliquait que c’est par les télévisions et les journaux que les détenu·e·s avaient été informé·e·s de la progression de la COVID-19, de l’éventuelle fermeture de plusieurs villes canadiennes, et des précautions à prendre pour sauver des vies, notamment la distanciation physique. La panique s’est rapidement installée. La distanciation est impossible dans un centre de détention où les migrant·e·s dorment à proximité les un·e·s des autres dans une pièce sans fenêtre. L’arrivée de nouvelles personnes continuait, tout comme leurs contacts avec les agent·e·s de sécurité qui ne portaient pas de masques. Il était légitime de craindre l’exposition à la COVID-19 dans de telles conditions. Abdoul et plusieurs autres ont alors entamé une grève de la faim, qui allait durer huit jours, pour demander leur libération1.
La contagion de la COVID-19 inquiète aussi les personnes enfermées dans les prisons provinciales ou territoriales, en attente de leur procès ou condamnées à purger une peine de moins de deux ans. Elles se retrouvent fréquemment de deux à trois dans des cellules conçues pour une seule personne, et reçoivent des soins de santé bien en deçà de ceux offerts à la population générale2. Les personnes condamnées à de plus longues peines purgées dans les pénitenciers fédéraux ont aussi dénoncé leurs conditions de détention, comme Jonathan Henry à qui on a interdit l’usage du téléphone pendant quarante-cinq jours parce qu’il avait rapporté les conditions de l’Établissement d’Edmonton à des journalistes3. Il dénonçait l’inaccessibilité du matériel sanitaire tel que du désinfectant pour les mains et du papier de toilette, et ce, malgré ses problèmes d’asthme et d’hypertension artérielle. Il rappelait aussi l’impossibilité de se distancier physiquement dans les secteurs exigus du pénitencier et les contacts fréquents avec des agent·e·s du Service correctionnel du Canada qui avaient été forcé·e·s de retourner au travail après leurs vacances4.
Ces vécus exposent l’indifférence et le mépris de la société à l’égard des personnes incarcérées abandonnées à la mort durant cette crise sanitaire mondiale. Le virus se propage derrière les barreaux, malgré les rapports et études qui consignent depuis longtemps les conséquences des conditions de détention pour l’hygiène et la santé des personnes incarcérées. Du Premier rapport annuel des directeurs des pénitenciers de la Puissance du Canada, pour l’année 1868 au rapport annuel 2018-2019 du Bureau de l’enquêteur correctionnel, les exemples ne manquent pas en ce qui concerne les effets nocifs de l’incarcération sur les prisonnier·ère·s et les recommandations pour prévenir la détérioration de leur santé. Il ne faut pas oublier que ces effets nocifs entraînent d’importantes conséquences pour la santé publique. Les autres prisonnier·ère·s et le personnel sont susceptibles de propager un virus contagieux5. De plus, la plupart des personnes incarcérées quitteront éventuellement ces lieux, et, quant au personnel, il retourne chez lui auprès de ses proches après chaque quart de travail, compromettant ainsi la santé de ces derniers et de leurs communautés6.
Alors qu’il était devenu difficile d’ignorer ces risques, de modestes efforts ont été déployés afin de diminuer le nombre de personnes incarcérées durant la pandémie7. Dans plusieurs provinces et territoires, les procureur·e·s de la défense et de la Couronne ont conclu des ententes à l’amiable afin de réviser des conditions de mise en liberté pour les personnes en attente de leur procès, tentant ainsi de réduire le recours à la détention et de libérer certaines d’entre elles. En l’absence de telles ententes, les tribunaux ont ordonné des libérations pour des motifs de santé publique. Entre la mi-mars et la mi-avril 2020, la plupart des gouvernements des provinces et territoires avaient libéré des prisonnier·ère·s : des personnes condamnées à purger leur sentence les fins de semaine, des personnes avec des conditions médicales susceptibles d’aggraver les conséquences de la COVID-19 sur leur santé, ainsi que des personnes approchant leur admissibilité à une remise en liberté ou l’échéance de leur peine.
Habituellement, quelque 25 000 personnes sont incarcérées dans les prisons des provinces et des territoires8. À la mi-avril, grâce aux efforts consacrés, environ 3 500 personnes étaient soustraites à ce dénombrement9. Un nombre qui s’explique par les pressions des personnes incarcérées et de leurs proches, des associations professionnelles et des syndicats, des groupes communautaires, des responsables de la santé publique, et de ceux et celles ayant obtenu l’attention médiatique pour défendre la libération d’un maximum de prisonnier·ère·s.
Pour ce qui est des personnes migrantes, chaque année, près de 9 000 sont détenues dans des centres fédéraux de détention de l’immigration et des établissements correctionnels provinciaux ; on en compte environ 343 en moyenne par jour10. Depuis les débuts de la pandémie, cette population aussi a diminué, au fil des audiences précipitées pour évaluer la vulnérabilité de chaque personne et qui, dans plusieurs cas, se sont conclues sur la fin de leur détention. La pétition signée par 34 migrants détenus au Centre de surveillance de l’immigration à Laval, Québec, et diffusée le 19 mars 2020, suivie d’une grève de la faim de huit jours le même mois, a reçu des appuis d’un océan à l’autre de la part d’individus et d’organisations qui militent pour le respect des droits médicaux, légaux et des droits de la personne, notamment Black Lives Matter-Toronto, British Columbia Civil Liberties Association et les prisonnier·ère·s de la prison de Burnside, à Dartmouth en Nouvelle Écosse, qui avaient pris part au mouvement de grèves carcérales en août 2018 (# BlackAugust). Cette action et les appuis publics ont conduit à la libération des grévistes de la faim et ont généralisé l’accélération des mises en liberté11. Cela dit, beaucoup de migrant·e·s sont toujours détenu·e·s à travers le pays. Les ancien·ne·s détenu·e·s et militant·e·s de Solidarité sans frontières continuent de revendiquer la libération de ceux et celles laissé·e·s derrière, du logement convenable pour les personnes libérées, et un statut pour toutes et tous.
Les personnes qui ont évité l’incarcération ou celles qui ont été libérées par les institutions canadiennes sont pour la plupart considérées comme « non-violentes » par les autorités, ou sont accusées ou condamnées pour des infractions « bénignes ». C’est ce que la géographe Ruth Gilmore nomme « the problem of innocence », soit lorsque les demandes de libération évoquent que les concerné·e·s ne méritent pas le sort qu’on leur a réservé12. Parallèlement, d’autres — notamment les personnes considérées « violentes » et « dangereuses » — sont laissées pour compte, l’incarcération devenant justifiée selon le cas.
Hiérarchiser qui mérite et qui ne mérite pas l’enfermement, ce n’est jamais objectif : la racialisation est au cœur de la catégorisation des prisonnier·ère·s comme « dangereux·euse ». Pendant des siècles, les populations Noires et Autochtones, plus particulièrement, étaient considérées comme des menaces dans l’espace public et juridique13. C’est toujours le cas aujourd’hui. C’est bien documenté, les interventions policières, les décisions judiciaires et les évaluations du risque par le système « correctionnel » reproduisent encore ces biais racistes qui affectent les mêmes communautés14. Les populations Autochtones et Noires sont toujours assujetties aux violences du colonialisme, et sont surreprésentées dans les institutions carcérales au Canada15. Il est difficile d’imaginer qu’à l’heure actuelle, l’obtention d’une libération n’est pas, elle aussi, soumise à ces discriminations systémiques.
Les appels à libérer les migrant·e·s parce que « ce ne sont pas des criminel·le·s » rend acceptable l’abandon de ceux et celles qui sont criminalisé·e·s16. On reproduit alors cette hiérarchie, déjà racialisée, entre les sentences méritées et non méritées. Les migrant·e·s Noir·e·s confronté·e·s — comme toutes les populations Noires en Amérique du Nord — à un risque plus élevé de criminalisation, une conséquence du profilage racial et des disparités de traitement lors des arrestations et des condamnations, sont aussi largement visé·e·s par la détention et la déportation liées à la « criminalité »17.
Ainsi, la racialisation détermine qui est perçu·e comme une menace pour la sécurité publique, appuyant par le fait même la conception d’individus irrécupérables, et, dans le cas qui nous concerne, qui ne devraient pas être libéré·e·s. Ceux et celles qui demeurent emprisonné·e·s — autant en temps « normal » qu’en ce moment — seront gouverné·e·s par ce que le théoricien politique Achille Mbembe nomme la « nécropolitique », soit le pouvoir de l’État de les exposer à la mort ou même de les tuer18.
Les accusations ou condamnations pour des actes considérés « sérieux » ou qualifiés de « violents », « dangereux », et de « menace » à la sécurité publique justifient en ce jour l’emprisonnement de plus de 20 000 personnes dans les prisons des provinces et territoires du Canada. Cette même logique a freiné des efforts soutenus, notamment ceux de la sénatrice Kim Pate, consacrés à faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il libère plusieurs des 14 000 personnes enfermées dans les pénitenciers19. Plus de 100 migrant·e·s sont toujours enfermé·e·s au Canada pour les mêmes motifs. Des centaines d’enfants aussi sont enfermé·e·s dans des centres de détentions pour jeunes et des milliers de personnes en confinement psychiatrique sont enfermées au sein du système carcéral canadien — tou·te·s sont des êtres humains qu’on ne peut traiter comme jetables20.
La manière d’aborder le danger et le tort causé est évidemment un enjeu important. Les abolitionnistes comme Fay Honey Knopp se sont intéressé·e·s aux questions liées à la violence depuis des décennies en travaillant avec des personnes considérées comme « dangereuses », et en organisant des communautés de soutien autour d’elles21. Ces initiatives ont démontré qu’il est possible pour des personnes ayant causé du tort de mener une existence porteuse de sens, sans représenter un danger pour autrui, et ce, sans confinement. Elles ont aussi démontré que personne n’est intrinsèquement violent, et que, si les circonstances de la vie et les structures de pouvoir changent, si les personnes sont tenues responsables tout en étant traitées dans la dignité et le respect, et si des communautés de soutien sont organisées autour d’elles, la sécurité de la communauté est favorisée22.
La mise en cage d’êtres humains fait tout autrement ; elle met à l’écart des gens — souvent des pauvres, des personnes racisées, et autres marginalisé·e·s — qui seront confronté·e·s à la violence étatique par l’emprisonnement23. Comme l’ont répété des générations de militantes, d’universitaires et de théoriciennes féministes noires, la violence et la répression de l’État ne contribuent en rien à réduire les comportements violents, au contraire, elles les multiplient. Marianne Kaba le disait, l’incarcération « reproduit les violences et les horreurs qu’elle est censée contenir »24. C’est au détriment des populations mises à l’écart et parce qu’on leur a fait miroiter l’idée que l’enfermement peut guérir et répondre à leurs besoins, que de nouveaux et de plus gros sites de détention ont été construits à travers le Canada25. Poussées davantage dans la marge par le désengagement de l’État vis-à-vis des personnes et des communautés, ces populations sont maintenant exposées à la COVID-19 derrière les barreaux.
L’incarcération a davantage à voir avec le renforcement du capitalisme racial qu’avec des enjeux de sécurité26. L’emprisonnement est une forme de violence raciste qui cible les personnes Noires et Autochtones. Il est le vestige vivant de l’esclavage et du colonialisme qui perdure, tous les deux fondamentaux au développement du Canada et parties intégrantes de ses institutions27. Laisser des personnes derrière les barreaux en plein cœur d’une pandémie est non seulement un risque pour la santé publique, mais une injustice raciale.
Pendant ce temps, comme le soulignait la militante pour une justice transformatrice Ruth Morris, les personnes au pouvoir sont habilitées par les lois et coutumes à nuire à autrui avec impunité28. Nous en sommes témoins alors que les entreprises mettent à pied « temporairement » les employé·e·s qui « en temps normal » produisent leur richesse. L’abandon des travailleur·se·s durant cette crise et les conséquences permanentes sur leur vie ne sont-ils pas des violences économiques ? Ne représentent-t-ils pas une menace pour la santé et la sécurité publiques ?
Lorsque le gouvernement finance des guerres, élabore de soi-disant accords de libre-échange, et pose les bases qui permettent aux entreprises d’extraire les richesses et les ressources des pays les plus pauvres, et qui par le fait même provoque une migration qui se heurte à la défense des frontières et à la détention ― ne s’agit-il pas de violences envers les Noir·e·s, les Autochtones, et les autres populations racisées du Sud29 ? Lorsque la COVID-19 touche les nations autrefois colonisées et leurs systèmes de santé ruinés par les « ajustements structurels » et la privatisation exigés par les institutions appuyées par le gouvernement canadien ― ces pratiques ne sont-elles pas violentes et dangereuses ? Ne mettent-elles pas en danger le bien-être et la sécurité des gens ?
Néanmoins, les responsables de la plus grave menace mondiale pour la sécurité publique ne sont pas derrière les barreaux. Au contraire, leur violence est entérinée par l’État alors que les actions des moins puissant·e·s, soit la plupart des personnes mises en cage, sont présentées comme menaçantes pour la sécurité publique.
La crise de la COVID-19 a mis en évidence les injustices fondamentales de la vie telle qu’on la connaît. En ce qui concerne la violence entre les personnes, il est reconnu que l’emprisonnement compromet la sécurité, et que l’investissement dans les personnes et les communautés est le meilleur moyen d’améliorer notre bien-être collectif30. Les gouvernements, à travers le pays, doivent réduire leur recours à l’enfermement et décarcéraliser non seulement pour prévenir la propagation de la COVID-19, mais pour qu’ils cessent l’usage de structures racistes, capacitistes, classistes, de la violence genrée et de l’emprisonnement.
Afin de tendre, en Amérique du Nord, aux « projets de justice interdépendants » des théories abolitionnistes et décoloniales, il est nécessaire de retirer le financement du système carcéral et de le réinvestir concurremment dans une sécurité véritable31. Pour ce faire, il est nécessaire d’au moins remédier à l’assujettissement et l’abandon des Noir·e·s, des Autochtones, et d’autres communautés par l’État, en allouant des ressources au logement, à du soutien financier, à des soins de santé physique et mentale, et aux autres besoins vitaux qui, depuis trop longtemps, ont été refusés à beaucoup trop de monde.
La COVID-19 a intensifié l’urgence de faire mourir le capitalisme racial — et les structures carcérales qui le soutiennent et l’entretiennent — pour que les gens puissent vivre. Si on souhaite la fin des violences et plus de sécurité, nous devons dès aujourd’hui travailler pour, ce que la philosophe et militante Angela Davis — inspirée de W.E.B. Du Bois — défend, une « démocratie abolitionniste »32. Pour ce faire, il faut remplacer les institutions et les structures de pouvoir qui blessent, mutilent et tuent — intensifiant ainsi les hiérarchies raciales qui existent depuis des siècles — par les institutions et relations nécessaires pour nourrir et entretenir la vie. Les institutions obsolètes comme les prisons doivent disparaître33.
Article paru en anglais dans « Sick of the system : Why the COVID-19 recovery must be revolutionary » sous le titre No one is disposable : Depopulating carceral sites during the COVID-19 pandemic and beyond, livre électronique édité par Between the lines et publié le 11 mai 2020.
Les illustrations sont tirées de l’oeuvre de Sheng Wang.
NOTES
i. Reis Thebault et Abigail Hauslohner, « A deadly “checkerboard” : Covid-19’s new surge across rural America », The Washington Post, 24 mai 2020. https://www.washingtonpost.com/nation/2020/05/24/coronavirus-rural-america-outbreaks/?arc404=true; Aaron Wherry, « One country, two pandemics, what COVID-19 reveals about inequality in Canada », CBC News, 13 juin 2020. https://www.cbc.ca/news/politics/pandemic-covid-coronavirus-cerb-unemployment-1.5610404↩
ii. Ted Rutland, « Confinement within confinement : It’s time to end medical isolation in prisons », Ricochet, 25 mai 2020. https://ricochet.media/en/3141/confinement-within-confinement-its-time-to-end-medical-isolation-in-prisons↩
iii. Voir Justin Piché, « Imprisoning the Pandemic : Carceral Depopulation Measures », Ottawa, Tracking the Politics of Criminalization and Punishment in Canada, 2020. http://tpcp-canada.blogspot.com/2020/05/confirmed-covid-19-cases-linked-to_29.html↩
iv. Criminalization and punishment education project, « COVID-19 in Canada’s federal prisons » : https://docs.google.com/spreadsheets/d/1SPirPWcamvZSqgY-_KbgN6eKJHQZ_FcDlsXfP5YP2lQ/edit#gid=0↩
v. Pour plus d’informations, voir https://www.noprisons.ca/. Étienne Paré, « Une centaine de personnes manifestent devant la prison de Bordeaux », Journal de Montréal, 13 juin 2020. https://www.journaldemontreal.com/2020/06/13/manif-devant-la-prison-de-bordeaux↩
vi. Alyshah Hasham, « Inmates launch hunger strike over conditions at Ontario jail », The Star, 16 juin 2020. https://www.thestar.com/news/canada/2020/06/16/inmates-launch-hunger-strike-over-conditions-at-ontario-jail.html↩
vii. Au Canada, des actions simultanées ont été organisées le 4 juillet 2020 à Montréal, Toronto, Picton et Richmond : https://migrantrights.ca/july4/. Vous pouvez suivre le lien #statusforall pour demeurer informé·e·s des actions à venir.↩
viii. Les Détenus du secteur C, « Lettre du Centre de détention de Bordeaux », 24 mai 2020. https://www.noprisons.ca/voices/letter-from-bordeaux↩
1. Solidarité sans frontières, « Galerie de soutien aux détenus ayant fait la grève de la faim », Montréal, 1er avril 2020. https://www.solidarityacrossborders.org/fr/gallery-of-support-for-detainees-hunger-strike↩
2. Marsha Kaufmann, « Why We Must Open the Doors of Barton Jail », Hamilton Spectator, 23 mars 2020. https://www.thespec.com/opinion/contributors/2020/03/23/why-we-must-open-the-doors-of-barton-jail.html; Criminalization and Punishment Education Project, « Health Care Remains a Pressing Issue at the Ottawa-Carleton Detention Centre as COVID-19 Risks Cause Concern », Ottawa, 16 mars 2020. ↩
3. Janice Johnston, « Punishment Reversed for Edmonton Institution Inmate Who Spoke to Media », CBC News, 15 avril 2020. https://www.cbc.ca/news/canada/edmonton/punishment-reversed-for-edmonton-institution-inmate-who-spoke-to-media-1.5533459↩
4. Janice Johnston, « ‟He Didn’t Get a Death Sentence”: Living in Fear of COVID-19 behind Bars », CBC News, 31 mars 2020. https://www.cbc.ca/news/canada/edmonton/he-didn-t-get-a-death-sentence-living-in-fear-of-covid-19-behind-bars-1.5515397 ↩
5. Emily van der Meulen, Stéphanie Claivaz-Lorange, Seth Clarke, Annika Ollner et Tara Marie Watson, Visez juste : Recommandations pour la mise en oeuvre de programmes de seringues et d’aiguilles dans les prisons canadiennes, Toronto, 2016. http://www.aidslaw.ca/site/on-point-recommendations-for-prison-based-needle-and-syringe-programs-in-canada/?lang=fr↩
6. Ernest Drucker, A Plague of Prisons : The Epidemiology of Mass Incarceration, New York, The New Press, 2011.↩
7. Voir Justin Piché, « Imprisoning the Pandemic: Carceral Depopulation Measures », Ottawa, Tracking the Politics of Criminalization and Punishment in Canada, 2020. https://cp-ep.org/imprisoning-the-pandemic-confirmed-covid-19-cases-in-canadian-prisons/↩
8. Jamil Malakieh, « Statistiques sur les services correctionnels pour les adultes et les jeunes au Canada, 2017-2018 », Juristat, 2019. https://www150.statcan.gc.ca/n1/fr/pub/85-002-x/2019001/article/00010-fra.pdf?st=tPSBz0x8↩
9. Justin Piché, « Imprisoning the Pandemic: Carceral Depopulation Measures », Ottawa, Tracking the Politics of Criminalization and Punishment in Canada, 2020. https://cp-ep.org/imprisoning-the-pandemic-confirmed-covid-19-cases-in-canadian-prisons/↩
10. Agence des services frontaliers du Canada, « Statistiques annuelles sur les détentions― 2012-2019 », Ottawa, 2019. https://www.cbsa-asfc.gc.ca/security-securite/detent/stat-2012-2019-fra.html↩
11. Solidarité sans frontière, « #GrèvefaimLaval – Atelier d’éducation populaire – La lutte continue », Montréal, 8 avril 2020. https://www.solidarityacrossborders.org/fr/hungerstrikelaval-teach-in-the-struggle-continues↩
12. « Problem of innocence » s’est traduit par le « problème de l’“innocentisme” ». Ruth W. Gilmore, « Abolition Geography and the Problem of Innocence », édité par Gaye Theresa Johnson et Alex Lubin, dans The Futures of Black Radicalism, New York, Verso, 2017, 225–40 ; Pour du contenu en français concernant Ruth W. Gilmore, voir « Le rôle de la prison dans la lutte des classes : entretien avec Ruth W. Gilmore », Revue Période, 19 février 2018. http://revueperiode.net/le-role-de-la-prison-dans-la-lutte-des-classes-entretien-avec-ruth-w-gilmore/↩
13. Robyn Maynard, NoirEs sous surveillance. Esclavage, répression et violence d’État au Canada, Traduit de l’anglais par Catherine Ego, Montréal, Mémoire d’encrier, 2018.↩
14. Akwasi Owusu-Bempah, « Race and Policing in Historical Context : Dehumanization and the Policing of Black People in the 21st Century », Theoretical Criminology, vol. 21, numéro 1, 2017, 23–34; Paula Maurutto and Kelly Hannah-Moffat, « Aboriginal Knowledges in Specialized Courts : Emerging Practices in Gladue Courts », Canadian Journal of Law and Society, vol. 31, numéro 3, 2016, 451–71. https://www.cambridge.org/core/services/aop-cambridge-core/content/view/7238B5C4A480110392F8E9FE58BBCBCD/S0829320116000351a.pdf/aboriginal_knowledges_in_specialized_courts_emerging_practices_in_gladue_courts.pdf; Ewert c. Canada, 2018 SCC 30 : https://scc-csc.lexum.com/scc-csc/scc-csc/fr/item/17133/index.do↩
15. Lisa Monchalin, The Colonial Problem : An Indigenous Perspective on Crime and Injustice in Canada, Toronto, University of Toronto Press, 2016 ; Robyn Maynard, NoirEs sous surveillance. Esclavage, répression et violence d’État au Canada, Traduit de l’anglais par Catherine Ego, Montréal, Mémoire d’encrier, 2018 ; Vicki Chartrand, « Unsettled Times : Indigenous Incarceration and the Links Between Colonialism and the Penitentiary in Canada », Canadian Journal of Criminology and Criminal Justice, vol. 61, numéro 3, 2019, 67–89; Bureau de l’enquêteur correctionnel, « Une question de spiritualité : Les Autochtones et la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition », Ottawa, 2012. https://www.oci-bec.gc.ca/cnt/rpt/oth-aut/oth-aut20121022-fra.aspx ; Bureau de l’enquêteur correctionnel, « Études de cas sur la diversité dans les services correctionnels: l’expérience des détenus de race noire dans les pénitenciers », Ottawa, 2014. https://www.oci-bec.gc.ca/cnt/rpt/oth-aut/oth-aut20131126-fra.aspx↩
16. Nicolas Carrier et Justin Piché, « Actualité de l’abolitionnisme », Champ pénal/Penal Field, vol.XII, 2015, par.52. http://journals.openedition.org/champpenal/9163↩
17. Ameil J. Joseph, « Traditions of Colonial and Eugenic Violence : Immigration Detention in Canada », dans Containing Madness: Gender and «Psy» in Institutional Contexts, dirigé par Jennifer M. Kilty et Erin Dej, New York, Palgrave Macmillan, 2018, 41–65.↩
18. Achille Mbembe, Politiques de l’inimitié, La Découverte Poche, 2018.↩
19. Kim Pate, « Déclaration de la sénatrice Kim Pate sur les mesures liées à la COVID-19 dans les prisons fédérales », Ottawa, Sénat, 13 mars 2020. https://sencanada.ca/media/366201/senpate_nr_2020-03-13_coronavirus_f.pdf↩
20. Jamil Malakieh, « Statistiques sur les services correctionnels pour les adultes et les jeunes au Canada, 2017-2018 », Juristat, 2019. https://www150.statcan.gc.ca/n1/fr/pub/85-002-x/2019001/article/00010-fra.pdf?st=tPSBz0x8; Liat Ben-Moshe, Chris Chapman et Allison C. Carey, Disability Incarcerated: Imprisonment and Disability in the United States and Canada, New York, Palgrave Macmillan, 2014.↩
21. Fay Honey Knopp, « On Radical Feminism and Abolition », Peace Review, vol. 6, numéro 2, 1994, 203–208.↩
22. Chloë Taylor, « Anti-carceral Feminism and Sexual Assault – A Defense : A Critique of the Critique of the Critique of Carceral Feminism », Social Philosophy Today, vol. 34, 2018, 29–49.↩
23. Joe Sim, Punishment and Prisons : Power and the Carceral State, London, Sage, 2009.↩
24. [Traduction libre] Voir Mariame Kaba et John Duda, « Towards the Horizon of Abolition : A Conversation with Mariame Kaba », The Next System, 9 novembre 2017. https://thenextsystem.org/learn/stories/towards-horizon-abolition-conversation-mariame-kaba↩
25. Justin Piché, « A Contradictory and Finishing State: Explaining Recent Prison Capacity Expansion in Canada’s Provinces and Territories », Penal Field, vol. XI, 2014. https://journals.openedition.org/champpenal/8797?lang=en↩
26. William Calathes, « Racial Capitalism and Punishment Philosophy and Practices : What Really Stands in the Way of Prison Abolition » Contemporary Justice Review, vol. 20, numéro 4, 2017, 442–455.↩
27.Robyn Maynard, NoirEs sous surveillance. Esclavage, répression et violence d’État au Canada, Traduit de l’anglais par Catherine Ego, Montréal, Mémoire d’encrier, 2018.↩
28. Ruth Morris, Stories of Transformative Justice, Toronto, Canadian Scholars’ Press, 2000.↩
29. Robyn Maynard, « Trans-Atlantic Affinities: Post-Ferguson Freedom Dreams and the Global Reverberations of Black (feminist) Struggle », Scholar and Feminist Journal, vol. 15, numéro 3, 2019, 11 pages.↩
30. Thomas Mathiesen, Prison on Trial, London, Sage, 1990; Todd Clear, Imprisoning Communities: How Mass Incarceration Makes Disadvantaged Neighborhoods Worse, New York, Oxford University Press, 2009.↩
31. [Traduction libre] Robyn Maynard et Leanne Betasamosake Simpson, « Towards Black and Indigenous Futures on Turtle Island : A Conversation », dans Until We Are Free: Reflections on Black Lives Matter in Canada, dirigé par Syrus Ware, Sandra Hudson et Rodney Diverlus, Regina, University of Regina Press, 2020, p. 81 : « interlocking justice projects »↩
32. Angela Y. Davis, Abolition Democracy: Beyond Empire, Prisons, and Torture, New York, Seven Stories Press, 2005; W.E. Burghardt Du Bois, Black Reconstruction: A History of the Part Which Black Folk Played in the Attempt to Reconstruct Democracy in America, 1860–1880, New York, The Free Press, 1935[1998].↩
33. Angela Y. Davis, La prison est-elle obsolète ?, traduit de l’anglais par Nathalie Perrony, France, Au Diable Vauvert, 2014.↩