Par ETIENNE SIMARD
Publiée en août 2022
L’histoire n’est pas linéaire et le développement technologique ne tend pas naturellement vers le progrès. Lorsqu’on parle de révolutions industrielles, on réfère surtout aux moyens à la disposition du capital pour mettre davantage les gens au travail et pour assurer son commandement sur la production et la reproduction sociale. C’est en ce sens qu’il s’agit d’une question politique : les nouvelles technologies, telles qu’elles sont développées, contribuent historiquement à désorganiser la résistance dans les milieux de travail comme dans la vie quotidienne, en augmentant la productivité, en disqualifiant la main-d’œuvre ou en extirpant du profit des activités humaines, parfois même à notre insu. Envisagés de cette manière, l’enthousiasme soulevé par les possibilités libératrices des technologies nouvelles et l’attentisme qui l’accompagne sont plus désarmants qu’autre chose. Et ça va autant pour les questions écologiques. L’introduction des technologies de la communication dans toutes les sphères de la vie et l’automatisation de plus en plus sophistiquée de la production donne l’impression de décharger les gens des tâches pénibles, de faciliter une socialisation plus progressiste et d’offrir des avenues plus « vertes » pour sauver la planète. Seulement, dès qu’on gratte un peu et qu’on retire ses lunettes nationalistes, on va bien au-delà des nuances.
Téléchargez la brochure en version PDF.
Articles qui y apparaissent:
Cristaux et machines analytiques: Préliminaires historique et conceptuel à une nouvelle théorie des machines, par George Caffentzis
La reproduction sociale en réseau: crises dans le circuit intégré, par Elise Thorburn
Une gang de tu-seuls: Télétravail et dystopie pandémique, par Etienne Simard
La brochure a été diffusée lors du Salon du livre anarchiste qui se déroulait en août 2022. Vous pouvez aussi la télécharger en format PDF.