Militante féministe arabe et professeure de sociologie à l’Université Carleton. Ses travaux portent sur la relation binaire entre le colonialisme de peuplement et l’indigénéité. Ses travaux actuels portent sur la comparaison de la structure et de comparaison de la structure et de la culture des États en Amérique du Nord et en Israël dans l’élimination/le génocide des peuples autochtones de ces terres.
Par Nahla Abdo —
À ce stade, sur le plan international, Israël, en tant que colonie de peuplement, mène un génocide contre mon peuple en Palestine ainsi qu’au Liban, où mon peuple vit depuis des centaines d’années. Je ne peux pas m’engager dans quelconques problématiques académiques qui ne sont pas directement liées au contexte du colonialisme racial de peuplement et du génocide. La race, le racisme et la racialisation constituent l’essence du capitalisme. La racialisation accompagne le capitalisme dans toutes ses formes et stades de développement, y compris le colonialisme et l’impérialisme. Par capitalisme, je fais référence au capitalisme industriel ou au système de marché, qui implique la privatisation et la marchandisation du travail et du capital. Au contact avec des formations précapitalistes, le capital vise à transformer ces dernières en source de force de travail et de capital pour son accumulation et son expansion. Le capitalisme ne se limite pas à sa dynamique interne d’exploitation du travail et d’accumulation capitaliste. Le capitalisme racial, qui se développe sous la forme du colonialisme et de l’impérialisme, n’est possible que grâce à l’exploitation raciale des peuples du Sud global ou des formations précapitalistes. En me concentrant sur la Palestine colonisée, cette communication propose une analyse succincte de la dynamique interne et externe du capitalisme racial d’Israël. Cela inclut les politiques et traitements racialisés et racialisant qu’Israël applique à ses citoyens non européens, à savoir les Palestiniens autochtones et les colons juifs non ashkénazes (arabes). Cette communication explore également le colonialisme de peuplement d’Israël en expliquant sa dynamique externe comme un corps politique dépendant des intérêts impérialistes de l’Occident, en particulier de l’impérialisme américain. Offrir cette analyse historique, je le crois, contribue à façonner le féminisme comme une épistémologie consciente de l’histoire en tant que force motrice dans la construction de notre présent et de notre futur. Ainsi, l’importance d’ancrer l’épistémologie féministe dans un contexte anticolonial et anti-impérialiste, une épistémologie qui doit reconnaître le rôle de l’État, en particulier de l’État racial colonial de peuplement.