Julien Simard est chercheur postdoctoral à la McGill School of Social Work. Titulaire d’une maîtrise en anthropologie (Université de Montréal) et d’un doctorat en études urbaines (INRS-UCS), il s’intéresse à la fin de vie, au vieillissement, et à la gentrification. Il peut être joint à julien.simard@umontreal.ca
Par Julien SIMARD —
David Graeber est mort à l’âge de 59 ans. Auteur de renom et militant anarchiste, il laisse derrière lui un grand nombre d’écrits, principalement campés en anthropologie économique et politique. À l’automne 2010, le Royaume-Uni tout entier était tourné vers les luttes étudiantes qui tentaient de s’opposer à une hausse massive des frais de scolarité que venait d’imposer le gouvernement conservateur de David Cameron[i]. Des contestations juridiques bloqueront la réforme jusqu’en 2012[ii]. En février 2011, j’ai décidé d’écrire à David Graeber de manière un peu impulsive, pour lui demander son avis sur la situation au Royaume-Uni, puisqu’il enseignait alors au Goldsmiths College de Londres. Dans cet entretien, il précise sa pensée sur le rôle des intellectuel·le·s dans les mouvements sociaux et sur la place de l’université dans le néolibéralisme.