22 Mai cle5
Posted at 15:14h
Si la gauche considère depuis longtemps, l’usine comme le lieu ultime de l’exploitation de ses ouvriè·re·s, dans le livre Te plains pas, c’est pas l’usine (niet!éditions, 2020) Lily Zalzett et Stella Fihn proposent de tourner leur regard vers les milieux associatifs en France. Un peu comme dans les organismes communautaires au Québec, les associations françaises se présentent souvent comme des espaces où se construisent et se mettent en forme des utopies, où le travail se ferait en accord avec des valeurs sociales et non avec la recherche de profit. Or, ayant des expériences importantes dans les milieux associatifs (à titre d’intervenantes, de salariées et de membre de conseil d’administration), les autrices se sont rapidement butées au mirage associatif, dans un contexte de travail marqué notamment par un sous-financement chronique, un précariat en emploi et un taux de roulement du personnel qui rend difficiles les possibilités de s’organiser. Le constat d’écarts forts entre les discours produits par les associations et le travail réel, ainsi que la réception des critiques qui est parfois reçue très durement leur a donné l’envie d’écrire ce livre.
Pour tenter de mieux comprendre leur environnement, ses mécanismes d’exploitation, et pour réussir à collectiviser les causes des burn-out récurrents en milieu associatif, les autrices ont entrepris un travail d’enquête du travail à travers une série d’entrevues et d’analyses. À l’occasion de cet événement organisé par la revue Ouvrage, Annabelle Berthiaume, du comité de rédaction, interrogera une des autrices du livre, Lily Zalzett, sur la démarche et les conclusions de cette enquête, mais aussi sur ses propositions pour organiser les milieux associatifs.
Un extrait du livre «Te plains pas, c’est pas l’usine: L’exploitation en milieu associatif» est disponible ici.
Événement diffusé le 28 avril 2021.
L’illustration est tirée de l’œuvre Figure Drawing de Lais Matuck.