À la fois traductrice, rédactrice et réviseure, Sylvie Dupont est l’une des fondatrices des Éditions du remue-ménage et du magazine La Vie en rose (1980-1987). En tant que militante, elle a participé à l’introduction de la campagne Wages for Housework au « Québec », notamment au sein de L’Intergroupe.
Par Sylvie DUPONT —
De l’extrême-gauche à l’extrême-droite, on s’entend pour dire que le travail ménager est un travail privé par opposition au travail social. Mais l’un des acquis les plus importants du féminisme est d’avoir démontré que le privé est politique. On peut être contre le fait qu’il y ait des femmes de ménage et des bonnes dans les maisons privées, on peut s’indigner avec raison de l’insuffisance de leur salaire et de leurs conditions de travail déplorables ; on ne conteste pas le fait qu’elles travaillent et donc qu’elles méritent un salaire. On ne prétend pas que ce salaire va les enchaîner à leur travail. L’amour « naturel » de la femme, épouse et mère, pour son mari et ses enfants ferait donc toute la différence ? Vision bien peu matérialiste pour des gestionnaires du pouvoir ou des marxistes.