Le Comité Autonome des travailleuse·eur·s du sexe-CATS est un projet d’organisation politique autonome de travailleuse·eur·s du sexe basé à Montréal ayant pour but de revendiquer la décriminalisation du travail du sexe et plus largement, de meilleures conditions de travail dans l’industrie du sexe. Pour plus d’informations, visitez leur site internet: cats-swac-mtl.org.
Par Mélina MAY et Adore GOLDMAN —
« Si le travail du sexe était décriminalisé, nous pourrions plus facilement dénoncer les violences que nous vivons! »; « La criminalisation fait en sorte que les
travailleuse‧eur‧s du sexe (TDS) ne peuvent pas aller à la police! »; « Il existe déjà des lois pour criminaliser les violences que nous vivons sans reposer sur la criminalisation du travail du sexe. »
Ces phrases se retrouvent souvent dans la bouche des activistes qui militent pour la décriminalisation du travail du sexe. C’est qu’il faut convaincre nos adversaires du bien fondé de nos revendications et que nous avons à cœur la sécurité des femmes. Pourtant, on sait bien que ce ne sont que des demi-vérités; que même avec la décriminalisation, bien des TDS ne pourront jamais aller voir la police parce qu’elles sont à l’intersection d’autres oppressions; parce que la réponse des institutions judiciaires est souvent insatisfaisante en matière de violence sexuelle et genrée; parce que l’État trouvera toujours d’autres outils pour nous criminaliser et nous stigmatiser, surtout les plus précaires d’entre nous.
Par le COMITÉ AUTONOME DU TRAVAIL DU SEXE —
Nous souhaitons, nous aussi, canaliser toute la colère et le désespoir que nous inspire la
situation actuelle dans la création d’un mouvement de TDS fort afin de faire des gains
politiques qui auront des impacts sur nos vies. La pandémie exacerbe certes les inégalités,
mais nous souhaitons également en faire un moment de solidarité et de luttes pour de
meilleures conditions de travail et de vie. On dit que seule la lutte paie, et nous pensons que
ce n’est pas seulement des poches de nos clients que doit venir cette paie, mais également
de celles de l’État duquel nous devons extraire les protections sociales qui nous sont dues
en temps de crise, et plus encore, la reconnaissance du statut de travailleuse·eur·s!
Le CATS – Comité autonome du travail du sexe – à Montréal faisait son lancement le 3 mars 2021. Le groupe revendique la décriminalisation du travail du sexe et de meilleures conditions de travail dans l’industrie du sexe. Valérie Simard, membre du comité de rédaction, s’est entretenue avec quelques membres pour en savoir plus sur leur mode d’organisation, les revendications portées et les difficultés vécues par les travailleuses et travailleurs dans l’industrie.
Entretien avec CARI MITCHELL du English Collective of Prostitutes par le CATS –
En l’an 2000, l’English Collective of Prostitutes (ECP) a organisé une grève du travail du sexe qui s’inscrivait dans le cadre de la grève mondiale des femmes à l’occasion de la Journée internationale des femmes. La Global Women’s Strike est une campagne internationale destinée aux organisations qui souhaitent mettre en avant le travail essentiel effectué par les femmes, qu’il soit non rémunéré ou sous-payé. Une grève du travail du sexe a été organisée à nouveau le 8 mars en 2014 et 2019 avec d’autres organisations de travailleuses du sexe. Les militantes du CATS (Comité autonome du travail du sexe à Montréal) ont demandé à Cari Mitchell de partager son expérience en tant que coorganisatrice de la grève.