Maud Simonet est sociologue, directrice de recherches en sociologie au CNRS et directrice de l’IDHES-Nanterre. Elle a publié Travail gratuit, la nouvelle exploitation ? chez Textuel, en 2018.
Par Maud SIMONET —
Les appels gouvernementaux à la solidarité et au bénévolat, comme ce fut le cas au Québec et en France dès le début de la pandémie, ne sont pas des nouveautés historiques. S’adressant en particulier aux femmes, la gratuitisation du travail participe de la casse du service public qui a fragilisé la capacité de réponse à la pandémie.
Par Annabelle BERTHIAUME et Amélie POIRIER — Dans son livre Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? paru à l’automne 2018, Maud Simonet analyse des activités aujourd’hui hors « du droit du travail et avec peu ou pas de compensation monétaire et de droits sociaux » à partir des apports théoriques de féministes entourant les débats pour la reconnaissance du travail ménager dans les années 1970. Malgré leur apparente disparité, c’est donc le travail gratuit qui constitue le fil rouge des différentes activités observées par Simonet : travail numérique, stage non-rémunéré, service civique, workfare, bénévolat.